Self bondage Guide pratique

Self bondage : Guide pratique et technique de base

Pourquoi les gens aiment-ils être attachés et immobilisés ?

Beaucoup de personnes qui apprécient le bondage le considèrent comme un art. Après avoir vu certaines photographies de shibari, vous conviendrez sans doute que cela peut être aussi beau qu’érotique.

Se mettre dans la peau de quelqu’un qui doit s’évader d’une situation dangereuse, ressentir la sécurité d’être fermement attaché ou la liberté paradoxale qui vient du fait de se sentir un peu impuissant… il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les gens aiment les jeux de bondage, et le Self bondage ne fait pas exception.

Peut-être êtes-vous un parent qui répète les mêmes tâches domestiques chaque jour, cuisine les mêmes repas chaque semaine, et qui recherche simplement l’adrénaline et le soulagement qu’apporte le fait de s’attacher soi-même. Ou peut-être êtes-vous un cadre débordé qui, pour une fois, souhaite ne pas avoir le contrôle d’une situation.

Le bondage peut constituer le cœur du jeu, ou bien n’être qu’un prélude chargé d’adrénaline. L’objectif est de vous sortir de votre quotidien et de vous plonger dans un scénario excitant, plein de suspense et de plaisir.

Souvenez-vous quand je vous ai dit que jouer en solo n’était pas forcément « vanille » ? Peut-être pensiez-vous jusque-là que le bondage ne pouvait s’expérimenter qu’avec un partenaire… mais le Self bondage existe bel et bien, et vous allez en découvrir les bases.

J’ai parcouru le web pour vous dénicher les meilleurs conseils, astuces et techniques afin de pratiquer un Self bondage élaboré, sûr et amusant.


Qu’est-ce que le Self bondage ?

Le Self bondage est exactement ce que son nom indique : s’attacher ou s’immobiliser soi-même. Cela peut se faire avec différents accessoires BDSM comme des cordes, des chaînes, du ruban adhésif, des menottes, des harnais ou même du film plastique de cuisine.

Bien que vous puissiez penser aux menottes ou à de simples attaches pour les poignets, le monde du Self bondage est bien plus vaste. En réalité, les possibilités sont infinies, à condition d’avoir l’esprit ouvert et l’envie d’expérimenter.

Lorsqu’il est pratiqué correctement, le Self bondage peut devenir une expérience sexuelle ludique qui permet d’exprimer vos fantasmes de contrainte en solo, sans avoir besoin de partenaire pour profiter des sensations que procure le bondage.

 

Les deux grandes catégories de Self bondage

Self bondage sensuel

Le Self bondage sensuel s’oriente davantage vers le plaisir psychologique que vers la contrainte physique.

Ici, l’idée d’être attaché procure plus de satisfaction que la recherche de scénarios à haut risque et riches en adrénaline. Ceux qui l’apprécient peuvent utiliser des liens dont ils savent qu’ils peuvent se libérer facilement, employer le bondage comme simple préliminaire, ou encore nouer des cordes de manière lâche, avec un système de cadenas dont la clé reste accessible.

C’est une approche qui met davantage l’accent sur l’expérience que sur la complexité des attaches.

Self bondage strict

Le Self bondage strict, au contraire, est plus élaboré, difficile à quitter, et destiné aux personnes qui recherchent un défi. Le caractère risqué y est central.

Il peut aussi être adapté à d’autres fétichismes, comme l’humiliation, les jeux de rôle de soumission ou la punition. Par exemple : si vous aimez l’humiliation, vous pourriez placer la clé de vos attaches dans un endroit embarrassant (comme dans votre jardin, ou dans un verre contenant une boisson désagréable à avaler avant de pouvoir vous libérer).

Certaines pratiques, comme l’asphyxie érotique, ne doivent jamais être tentées seul·e car elles sont dangereuses et nécessitent impérativement un partenaire.

Ce type de Self bondage exige des limites claires, afin de ne pas se mettre en danger.


Le Self bondage est-il sûr ?

C’est sans doute la première question que vous vous posez — et à juste titre.

Le plaisir, c’est bien, mais autant rester vivant pour pouvoir jouir une autre fois.

Ce jeu peut être dangereux puisque vous êtes seul·e, sans personne pour vous aider si la situation dégénère.

Cela ne signifie pas qu’il faille bannir le Self bondage, mais qu’il est essentiel de prendre toutes les précautions pour éviter qu’un moment agréable ne tourne mal.

Les principaux dangers incluent :

  • une mauvaise circulation sanguine si les liens sont trop serrés,
  • un risque d’étouffement,
  • des lésions nerveuses ou tissulaires en utilisant cordes ou chaînes.

Précautions à prendre

  • Planifier à l’avance : informez-vous sur les techniques que vous souhaitez essayer, familiarisez-vous avec le matériel (idéalement en testant avec un partenaire avant), et anticipez les problèmes possibles.
  • Y aller progressivement : commencez avec des attaches simples et faciles à défaire, dans une pièce bien éclairée. Réservez les techniques complexes pour plus tard.
  • Prévoir un plan d’évasion : gardez des ciseaux, un coupe-boulon ou votre téléphone à portée de main. Assurez-vous qu’une main puisse se libérer rapidement. Préparez même un « plan B » si le premier échoue.
  • Rester raisonnable : évitez de rendre les attaches trop serrées ou trop complexes en solo. Laissez les pratiques les plus risquées pour les jeux en couple. Écartez absolument les contraintes sur la bouche, le cou et la tête, trop dangereuses sans assistance.

Le Self bondage pour débutants

Vous avez envie d’essayer pour voir si cela vous plaît ?

Se lancer peut sembler intimidant, mais voici quelques méthodes simples et accessibles :

  • Menottes : idéales pour débuter, elles sont restrictives mais faciles à quitter si la clé est proche.
  • Cordes : polyvalentes, elles permettent de varier les attaches. Et en cas de problème, une paire de ciseaux suffit pour se libérer.
  • Film plastique / ruban adhésif : pratique si vous voulez tester sans investir tout de suite dans du matériel spécialisé.

Pour aller plus loin

Si les menottes ou les cordes basiques vous paraissent trop simples, voici des techniques plus avancées :

  • Chaînes : plus difficiles à couper, elles apportent la sensation particulière du métal froid sur la peau. Vous pouvez ajouter des cadenas pour pimenter l’expérience (mais gardez la clé accessible).
  • Systèmes à libération temporisée : par exemple, un « cadenas de glace » où la clé est emprisonnée dans un glaçon. Vous êtes contraint·e d’attendre qu’il fonde pour vous libérer.
  • Self bondage sans échappatoire immédiat : technique risquée où vous n’avez qu’un couteau ou un outil à portée de main pour vous libérer. À réserver aux plus expérimenté·e·s et avec beaucoup de prudence.
  • Apprentissage de nœuds avancés : des tutoriels existent pour réaliser des attaches plus complexes (comme le hogtie en solo). L’idéal est de s’entraîner quand un partenaire est présent, au cas où.
Auteur / autrice
  • Stéphanie Bouday, Sexologue

    Stéphanie Boudet est une éminente sexologue, thérapeute de couple et éducatrice en santé sexuelle, dont le travail a eu un impact significatif sur la compréhension et la promotion de la santé sexuelle à travers le monde.

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