Faire l’amour pour la première fois

La première fois suscite un grand intérêt, comme en témoigne le nombre considérable de résultats, soit 285 millions, lors d’une simple recherche “première fois” sur Google. Cela illustre clairement l’importance accordée à ce sujet dans l’ère virtuelle.

Les questionnements à l’idée d’une première fois au lit

Lorsqu’on aborde le concept de la première fois, il est généralement associé à deux contextes distincts :

D’une part, il y a la première expérience amoureuse, qui englobe le premier émoi amoureux, le premier baiser, et d’autres moments similaires. D’autre part, la première expérience sexuelle, souvent liée à la première relation sexuelle hétéro-normée et cis-normée, où un homme ayant un pénis pénètre une femme possédant un vagin. Néanmoins, il est important de reconnaître qu’en réalité, il existe une multitude de premières fois dans les domaines de l’amour et de la sexualité.

Par exemple, il y a bien entendu le premier baiser, qui peut être aussi simple et innocent que celui que j’ai échangé en maternelle avec mon petit ami de l’époque. De même, il y a la première fois où une personne hétérosexuelle avec un vagin est pénétrée par un homme hétérosexuel. Cependant…

Comment traiter des orientations sexuelles non hétérosexuelles ?

Les individus homosexuels, transgenres et autres peuvent se sentir isolés, car les informations disponibles sur la première fois se concentrent systématiquement sur un modèle hétéro-normé. Ce modèle ne correspond pas à leur propre expérience, comme le souligne Angélique Coulon, médecin urgentiste et spécialiste en sexologie, qui met en évidence le manque de diversité dans notre éducation sexuelle :

Il y a un déficit de représentation dans notre éducation, où un seul modèle est présenté à l’école. Cela engendre beaucoup de souffrance chez les personnes dont la sexualité diffère des statistiques de la population majoritaire.

Devoir se montrer nue devant son/sa partenaire

De même, la première fois où l’on se dévoile nu-e devant quelqu’un pourrait également occuper une place plus importante dans l’imaginaire collectif. C’est un passage significatif, surtout dans une société qui valorise fortement l’apparence physique. De nombreuses femmes rapportent avoir du mal à avoir des rapports sexuels à la lumière par crainte du jugement. Se montrer nu-e ne relève pas de la trivialité. C’est exposer son intimité, sa vulnérabilité…

Enfin, il convient d’aborder les premières expériences sexuelles sous un autre angle. Même si l’industrie pornographique peut banaliser des pratiques comme la fellation, il est important de reconnaître que cela reste une expérience très intime et intimidante pour beaucoup. Pour certain-e-s, prodiguer une fellation peut même s’avérer plus difficile ou traumatisant que d’expérimenter la pénétration vaginale. Cela a été mon cas par le passé, et vous pouvez en apprendre davantage en consultant mon article sur mes blocages sexuels 😉. J’ai également reçu de nombreux témoignages de femmes ayant du mal à accepter que leur partenaire leur fasse un cunnilingus, même si elles sont à l’aise avec la pénétration vaginale. Il est donc nécessaire de donner davantage d’attention aux pratiques sexuelles orales dans l’espace public qu’elles n’en reçoivent actuellement.